Comparatif des différents solvants alternatifs au perchlo

Nous vous présentons aujourd’hui un article paru dans le numéro de Mai/Juin 2013 du magazine entretien textile et vous présente un comparatif entre les différents solvants alternatifs au perchlo.

Christian Sarron a présenté les différentes alternatives au perchlosolvant/machines. La pression de vapeur donne la volatilité du solvant. Plus la pression de vapeur est elevée, plus le solvant est volatil, plus elle est faible, mais il est volatil. Cela a des avantages mais aussi des inconvénients. C’est pour cela qu’on sèche moins vite par exemple avec les solvants alternatifs.

Le CTTN a été chargé par l’ADEME de réaliser des fiches qui reprennent ces données. Si l’on regarde les normes NF on réalise que des machines sont prévues pour plusieurs solvants mais il y a des machines qui sont plus destinées que d’autres à tel ou tel solvant, de par leur fabrication, même si elles ne sont pas dangereuses avec d’autres solvants. Tout ces solvants coutent plus cher que le perchlo mais on en consomme beaucoup moins.

Laurant Sarron a également dévoilé en exclusivité les premiers résultats d’une étude exclusive menée par le CTTN pour l’Ademe sur les conséquences environnementales, donc non sanitaires, de l’utilisation de quatre types de solvant alternatifs.Il s’agissait d’une analyse du cycle de vie de différents produits tels que un procédé de nettoyage à l’eau (laveuse + séchoir), une machine complète avec distillateur qui fonctionne avec du D, une machine hydrocarbure et une machine perchlo.

L’unité fonctionnelle portait sur 100 vêtements nettoyés par jour pendant dix ans? Les frontières de l’analyse prenaient en compte la machine depuis sa fabrication jusqu’à sa destruction, avec les cycles de production, la consommation de solvants, le type de rejets, les émissions et les déchets pris en compte.

CETTE ÉTUDE, MENÉE SUR DEUX ANS ET DEMI D’UTILISATION EN CONDITIONS RÉELLES, excluait de son champ d’analyse des solvants récents comme le K4 ou le Rynex où l’on manque encore de recul et de données exploitables. Elle devrait être bientôt être diffusée sur le blog de l’Ademe. Le D5 (GreenEarth) est plus impactant que les hydrocarbures du fait de sa consommation.

Il faut savoir que le D5 est également considéré par l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)comme très persistant, très bioaccumulable (vPvB) dans l’environnement. Pour les Hydrocarbures, et plus généralement pour les solvants organiques, l’Anses précise qu’une exposition répétée induit une neurotoxicité chez l’homme.”Une caractérisation plus précise des effets des alcanes  C9-C13 effectivement utilisés comme alternatives au perchloroéthylène dans les installations de nettoyage à sec est nécessaire”, en déduit l’Agence.

De plus, au delà des propriétés de danger, l’Anses attire l’attention sur la nécessité de prendre en compte d’autres paramètres dans une démarche de substitution de solvants comme les conditions d’usage des produits, impact des procédés de substitution en termes d’ergonomie, exposition des travailleurs et des riverains.

Pour accéder aux informations concernant chaque solvant, cliquez sur les liens suivants :
D5 (GREENEARTH)KWL HYDROCARBURERYNEX 3ESOLVON K4 (BY KREUSSLER)CONCLUSION

D5 (GREENEARTH)

– À base de chlorométhane
– Point éclair à 77,7 °C
– Indice KB à entre 15 et 20 pascal
– Solvant classé inflammable et combustible. C’est pour cela qu’il faut maitriser les risques sur la machine en fonction des conditions d’utilisation puisqu’on est amené dans certains cas à pouvoir amener le produit à une température supérieure au point Eclair.
– Les machines doivent répondre aux normes NF de construction ISO 8230-1 et ISO 8230-3 FDS : VLEP à 10 PPM.

LE D GREENEARTH BONNET D’ÂNE ECOLO

Voici le solvant au tableau noir des technologies les plus pénalisantes pour différents paramètres de l’environnement, un tableau à la lecture édifiante “qui remet en cause tout ce qu’ont raconté les promoteurs du D5” précisait François Letourneur de la FFPB en montrant que le GreenEarth est l’un des produits les plus impactants écologiquement en s’attribuant six fois le bonnet d’âne.

KWL HYDROCARBURE

– Point éclair à 60 °C
– Pression de vapeur entre 40 et 50 pascal
– Indice KB à 28/ à 32 pascal
– Solvant classé inflammable et combustible. C’est pour cela qu’il faut maitriser les risques sur la machines en fonction des conditions d’utilisation puisqu’on est amené dans certains cas à pouvoir amener le produit à une température supérieure au point Eclair.
– Les machines doivent répondre aux normes NF de construction ISO 8230-1 et ISO 8230-3
– Le fluide frigorifique utilisé est le R134 qui présente comme avantages des températures en haute pression importantes, donc moins à compenser en énergie pour atteindre 75 °C ce qui limite les consommations en électricité.

Il y a des machines avec distillateur qui ressemblent beaucoup à celle du perchlo, mais avec des consommations plus importantes en eau et électricité.

Il y a des machines sans distillateur avec condension auxiliaire à eau comme sur les machines perchlo. L’avantage c’est que les consommations électriques sont moindres aussi parce qu’on a juste besoin d’eau pour le condenseur auxiliaire de la pompe à chaleur mais on en a plus besoin pour la distillation. Le revers de la médaille, c’est une maintenance importante : filtres à solvant, réservoir notamment parce qu’il n’y a pas de distillateur. On va forcément retrouver des déchets de la terre diapommé au fond des réservoirs. Il faut les nettoyer tout les 6 mois à un an. Ces machines sont plutôt destinées à des volumes de production réduits ( entre 3 et 4 cycles par jour) puisqu’on n’a pas d’épuration du solvant. On a intérêt à prendre des machines à capacité de chargement plus importantes (20kg, voire plus) pour réduire le nombre de cycles par jour. La durée des cycles est comprise en 1 heur et 1 heure 20. l’efficacité du nettoyage est moindre comparée au perchlo, il faut rajouter des additifs et le prétraitement est plus fréquent.

 Il y a également d’autres machines sans distillateur avec condenseur auxiliaire à air. Elles ne sont pas du tout reliées au réseau d’eau. En fait, c’est un ventilateur qui va évacuer les eaux dans le local. Il faut faire peu de cycles par jour sinon la température risque de monter dans le local. Cela peut correspondre à un besoin avec une maintenance importante sur les filtres à solvant et sur les réservoirs, donc à réserver à des volumes de productions réduits. Si l’on permute, il faut le faire par un professionnel et respecter des réglages qui ne sont pas les mêmes, et des valeurs validées par le fabricant. Il y a toujours un temps incompréhensible mais en fonction des options de la machine on peut agir. Si on a une essorage performant, il y aura moins de solvant à évaporer derrière.

RYNEX 3E

– À base de dipropylène glycom t-butyléthe
– Point ébullition à 215°C
– Point éclair à 99,3°C
– Pression de vapeur est à 42 pascal à 25°C
– Indice KB à 70 pascal
– Densité : 0,91
– Solubilité dans l’eau important à 165g/l à 20°C

Solvant classé inflammable et combustible. C’est pour cela qu’il faut maitriser les risques sur la machines en fonction des conditions d’utilisation puisqu’on est amené dans certains cas à pouvoir amener le produit à une température supérieur au point Eclair. Pour ce type de solvant, il n’y a malheureusement aucun fabricant qui a fait l’effort de faire tester sa machine, donc aucune machine admise à la certification NF. Ses températures élevées, pour évacuer rapidement le solvant, posent des problèmes de consommation. Le fluide frigorifique est le R134 qui présente comme avantages des températures en haute pression importantes, donc moins à compenser en énergie pour atteindre 75°C ce qui limite les consommations en électricité.

SOLVON K4 (BY KREUSSLER)

– Point ébullition à 180°C
– Point éclair à 62°C
– Pression de vapeur est à 79Pa à 20°C
– Indice KB à 75 pascal
– Solubilité dans l’eau : 0,24%
– Solubilité du solvant dans l’eau : infime

Solvant classé inflammable et combustible. C’est pour cela qu’il faut maitriser les risques sur la machines en fonction des conditions d’utilisation puisqu’on est amené dans certains cas à pouvoir amener le produit à une température supérieur au point Eclair. Les machines bénéficient de la marque NF et sont conformes aux normes NF de construction ISO 8230-1 et ISO 8230-3. Le fluide frigorifique utilisé est le r-404 A (le même que le perchlo) permet de descendre à des températures très basses pour la condensation pour limiter les odeurs résiduels. On peut aussi utiliser le fluide frigorifique R-407 C. Avec ces deux fluides performants, l’utilisateur limitera au maximum les odeurs du K4. Les consommations d’eau et d’énergie sont ç un facteur 1,3 comparé au perchlo et il y a une bonne efficacité de nettoyage avec additif. Il faut un prétraitement pour les salissures grasses ou de contact : poussières, cols, etc.

Conclusion sur les solvants alternatifs aux perchlo

D5, KWL, 3E, K4, les solvants alternatifs aux Perchlo existent, mais sont-ils recommandables pour autant ?


Inflammables, combustibles et polluants
ils risquent fort, au même titre que le perchlo, de tomber sous le coup de futures règlementations contraignantes pour les gérants de pressings utilisant ces solvants alternatifs. Il est donc préférable de se tourner vers les alternatives écologiques comme l’aquanettoyage.

Aqualogia, l’alternative écologique aux pressings perchlo


Les pressings écologiques Aqualogia utilisant la technique du nettoyage à l’eau, ils n’utilisent aucun solvant polluant. C’est l’alternative aux pressings traditionnels utilisant Perchlo, KWL, K4 ou encore 3E.

Avec un public de plus en plus demandeur de solution de nettoyage écologique, ainsi qu’un contexte réglementaire favorable aux pressings sans perchlo, c’est le moment de rejoindre le réseau Aqualogia et d’ouvrir votre pressing !

 

Source :
Numero de Mai/Juin 2013 du magazine entretien textile

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